Après 35 ans de musique et de lutherie, voici une série d’albums sous mon nom aidé pour l’occasion par des amis de longue date.
Critique Trad Mag septembre 2016
BOHA
Genre : Cornemuses occitanes – la boha
Pochette cartonnée 3 volets avec textes.
Compositions, nombre de titres : 11/17
Durée du CD : 55’.
Label : La Confrérie des Souffleurs – CORNOC1
TTTT Parfait !
Robert Matta n’est pas le seul facteur d’instruments aussi habile que ses clients comme musicien, notamment dans le domaine des cornemuses du sud. Il est aussi un infatigable militant culturel, œuvrant sans relâche pour la meilleure connaissance du passé des instruments, recueillant, avec d’autres passionnés, photographies, partitions et témoignages. Mais pour enrichir complètement les savoirs et les pratiques, il ressent aussi le besoin de faire reconnaître la modernité de sa démarche. Dans ce projet de plusieurs CD joliment documentés et illustrés, il semble vouloir dévorer et recenser toutes les facettes possibles. Pour cela, en plus de la variété des instruments et sons proposés (ici avec Rémy Palézis à la cornemuse et Jonas Gimeno aux percussions), il explore en compositeur (et avec Alain Floutard comme auteur) les registres les plus traditionnels (danses notamment) comme les plus contemporains (chansons, justement). Qu’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas pour Robert de promouvoir ses fabrications, mais plutôt de revendiquer un statut de musicien/chanteur imprégné de langue, de culture et inscrit dans son époque. Le projet n’en est qu’à ses débuts, ne manquez pas les épisodes !
Claude Ribouillault
La CRABA ou BOUDEGUE est la plus grande des cornemuses occitanes. Son volume sonore et ses qualités acoustiques en font une cornemuse à part dans le monde des instruments à poche. Aidée pour l’occasion par des instruments à vent, la CRABA vous fera découvrir son univers et son répertoire exceptionnels.
CRABA
Genre : Cornemuses occitanes – la craba
Pochette cartonnée 3 volets avec textes.
Compositions, nombre de titres : 6/15
Durée du CD : 51’.
Label : La Confrérie des Souffleurs – CORNOC2
BRAVO !
Ce second opus de la collection « Cornemuses occitanes » mené par et autour de Robert Matta se poursuit donc avec la mythique grande cornemuse dite craba ou bodega, selon semble-t-il que sa poche était faite d’une peau entière de chèvre ou de brebis. D’emblée, avec la présence de Fabrice Rougier (sax alto et baryton), de Lysa Mignot (clarinette) et de Zachary Labaysse (soubassophone) d’un coté, de Jonas Gimeno de l’autre, nous voilà lancé dans un espace culturel et sonore qui remonte le temps, du jazz aux lointains échos du Moyen-Âge. Ce n’est pas la diversité des couleurs de l’instrument central qui domine, comme c’était le cas dans le premier volume, mais un hommage savamment orchestré (associant à la craba les hautbois et même la trompette) à celle que certains ont pu voir comme un instrument rudimentaire et lourd. Tout ici est légèreté, musicalité, joie d’un carnaval enveloppé délicatement dans un dodu vêtement de bourdons, quintes et tierces, voire de quelques chromatismes (Fra Diavolo par exemple…). Un véritable régal, un des monuments (on se souvient de l’anthologie de la Talvera) les plus réussis à la grosse et belle dame !
Claude Ribouillault
Robert MATTA : aboès (hautbois du Couserans), clari, graïle (hautbois des monts de Lacaune), boha, bohassa, bohassa polyphonique (cornemuse à triple perce), samponha (cornemuse polyphonique du Béarn).
Pierre ROUCH : clari (hautbois de Bigorre), boha, bohassa (grande boha), bodega (cornemuse de la montagne noire), sac de gemecs (cornemuse catalane), gaita de boto (cornemuse aragonaise).
Réédition des deux premiers albums (voir plus bas)
Regroupés dans ce digisleeve trois volets, vous retrouverez l’album “Hautbois et cornemuses” (2009, épuisé) ainsi que l’album “Pireneus” (2013, presque épuisé).
Trois bonus tracks vous sont offerts dans cette réédition. Les enregistrements d’origine ont été remasterisés pour l’occasion.
Album sur les instruments & les langues pyrénéens. Inclus un livret de 44 pages avec photos des instruments. Design : Alem Alquier.
« Lorsqu’un musicien enregistre un CD, parallèlement à son désir d’expression personnelle, il doit forcément démontrer ses capacités de musicien. Lorsque, de plus, il est facteur et qu’il joue sur ses propres instruments, il se doit de démontrer également la qualité de ceux-ci, en particulier s’il est professionnel. Et lorsque deux facteurs pros se mettent en duo pour enregistrer, le défi est encore doublé. Et il est parfaitement relevé ici, d’un bout à l’autre, sur ce CD ” entièrement fait à la main ” comme se plait à le souligner Robert Matta, de la facture des instruments à la distribution, en passant naturellement par les arrangements, le jeu, l’enregistrement etc…
Mais, bien entendu, tout cela en qualité professionnelle, avec un accord des instruments irréprochable qui témoigne non seulement d’une facture et de réglages d’anches irréprochables, mais également d’une belle écoute mutuelle des deux souffleurs. Avec également une belle qualité d’enregistrement et de mixage plaçant un peu en arrière le troisième larron : le percussioniste Pierre Blanchu, discret mais efficace sur ses percussions d’origine orientales ou maghrébines mais qui ne dénotent en rien dans l’ambiance sonore entre Gascogne et Languedoc. Le répertoire est essentiellement traditionnel (et deux compositions de Robert et une de Pierre), de ces régions exclusivement, avec, naturellement, des mélodies déjà connues mais qui ne laissent jamais une impression de copier-coller de versions enregistrées antérieurement. Il faut dire que les arrangements du duo sont très bien conçus, sans complexité excessive. Je regrette juste que la belle pochette ne détaille pas davantage les sources des traditionnels interprétés (pas de livret). Bien entendu ce CD de luthier a un petit côté catalogue d’instruments et permet d’entendre divers hautbois (clari, hautbois du Couserans, graïle des Monts de Lacaune), et cornemuses (bohas et leurs variantes récentes, bodega, sac de gemecs, gaita de boto et la samponha (ré ?) inventée par J. Baudouin et dont Robert assure désormais la facture. Malgré ce déballage un peu hétéroclite quoique géographiquement délimité, l’album possède une couleur propre et le duo fait alterner anches simples et doubles sans que l’auditeur ne ressente de brusque changement de timbre. A l’écoute d’un tel enregistrement, on mesure le chemin parcouru en trente ans en matière de facture instrumentale, mais également de précision dans le jeu, et si certains n’apprécient que les accords qui frottent un peu, il est bon d’entendre que ces instruments à anches sont capables de jouer parfaitement juste et en duo sans le moindre frottement, voire sans même un battement. »
— Jean-Luc Matte, in Trad Magazine
Alain FLOUTARD : chant, accordéon diatonique.
Robert MATTA : chant, guitare, cornemuses, hautbois, flûte et tom-tom.
Jacques TANIS : chant, violon, tambourin.
Didier CHMILEWSKY : basse, percussions.
Album “Al café” (2002)
« D’emblée on sent que cette équipe vise à proposer quelque chose de très personnel. Cela se traduit par un savoir-faire longuement éprouvé et mis au service de compositions personnelles pour lesquelles les musiciens ont porté une attention particulière aux arrangements qui rendent un tout varié et très agréable : intro blues, picking, slide, contrechants, lignes de basse, improvisations par les cornemuses et l’accordéon diatonique…
Ce que l’on retiendra en plus d’un rythme très souple, c’est la présence importante du chant dans ce répertoire de danse et la volonté de communiquer sous forme d’écriture très personnelle, d’adaptations ou d’emprunts, avec la langue occitane si chère à Alain Floutard. J’associe bien volontiers Trencavèl à l’adjectif créatif. Le groupe ne s’est pas encore suffisamment exporté et c’est bien dommage… un premier disque chaleureux avec lequel il fait bon vivre. »
— Dominique Le Guichaoua, in Trad Magazine N°59 (mai/juin 1998)
Alain FLOUTARD : accordéon diatonique.
Robert MATTA : cornemuses, basse, percussions, mandoline.
Pierre-Marie BLAJA : guitare, dobro, basse.
Album “Tres per una” (1992)